Montréal, le 29 mars 2020. – Depuis l’amendement de la Constitution du 29 mars 1987, la diaspora, représentée par plusieurs associations à travers le monde, multiplie ses efforts et cris pour que des mesures soient adoptées par le gouvernement en vue de permettre aux citoyens haïtiens résidant à l’étranger de participer au scrutin sans contrainte, comme prescrit par l’article 52.1, et présenter leur candidature aux élections en Haïti.
Il a fallu du temps pour engager les nombreux acteurs politiques et les constitutionnalistes dans cette réflexion autour du constat que plusieurs articles de la Constitution de 1987, parmi lesquels nous retenons les articles 15, 91, 96 et 135, reposent sur une ambiguïté fondamentale : ils ne s’accordent pas suffisamment avec la vision de l’ordre politico-social en Haïti et ne s’harmonisent pas avec la réalité et l’évolution de la société haïtienne. C’est précisément en fonction de ces contradictions, des préoccupations jugées capitales et fondamentales que nous, les membres de l’IDENH (Intégration de la Diaspora pour l’Émergence d’une Nouvelle Haïti), saisissons l’occasion de la célébration des 33 ans de la Constitution de 1987, pour renouveler et intensifier les cris concernant les aménagements à apporter à cette Constitution en vue de rétablir pour tous les Haïtiens de la diaspora le droit inaliénable de participer au développement durable et à la vie politique du pays.
L’IDENH est un mouvement de la société civile ayant pour mission de mener le plaidoyer pour le respect et l’application des droits et devoirs des Haïtiens vivant à l’étranger. Ce mouvement se dévoue principalement à renforcer l’inclusion et l’intégration de la diaspora dans les instances publiques pour le développement socio-économique d’Haïti.
Durant la semaine du 16 mars 2020, une note conceptuelle, préparée par l’IDENH et renfermant quelques propositions et revendications de la diaspora, a été acheminée au Président de la République, SEM Jovenel Moïse, au Premier Ministre, au Président du Sénat, au Ministère des Affaires Étrangères et des Cultes (MAE), au Ministère des Haïtiens Vivant à l’Étranger (MHAVE), au Ministère de l’Intérieur, quelques partis politiques, certains médias, aux ambassades des différents pays du Core Group, à la Nonciature et quelques membres de la société civile en Haïti.
En cette journée du 33e anniversaire de la Constitution de 1987, L’IDENH presse, une fois de plus, le Gouvernement d’agir rapidement et de prendre les dispositions pour rendre effective la participation de la diaspora au prochain scrutin et permettre l’application pratique des droits politiques de cette diaspora dans la vie nationale d’Haïti. Plusieurs États, touchés par la pandémie du COVID-19, considèrent actuellement toute une série de mesures en vue de faire face aux conséquences de cette crise sans précédent. Haïti devra compter sur la conjugaison des efforts de tous les Haïtiens, incluant ceux de la diaspora, pour survivre à ce bouleversement mondial.
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